version anglaise: auteur John P. DuLong
http://habitant.org/forest/index.htm
traduction française: Denis Forest et Frédéric Forest
Michel de Forest
Introduction
Que savons-nous de Michel Forest?
Quels sont les hypothèses concernant les origines de Michel Forest?
Quelles recherches ont été faites sur la liste des colons de Temple?
Quel est le statut de la liste des colons de Temple?
Quelles sont les autres choix pour poursuivre les recherches?
Conclusion
Références
Introduction
Comparativement aux Canadiens français, il est difficile de trouver les origines de plusieurs familles acadiennes provenant de France ou ailleurs en Europe. Cela est dû en partie à la pauvreté dans les premières colonisations, à l'analphabétisme chez les Acadiens, d'un manque de fonctionnaires chargés de la tenue des dossiers, le contrôle politique change continuellement dans la colonie, et à l'histoire turbulente de la région, conséquence la destruction des enregistrements. Selon Mgr d'Entremont (Entremont 1991), les origines de seulement une centaine immigrants de sexe masculin en Acadie sont connus avec certitude fondée sur les dossiers existants. Par conséquent, la recherche de l'origine française ou européenne d'un ancêtre acadien est un accomplissement important.
Depuis plusieurs années, il ya eu une théorie générale exprimée sur les origines de l'acadien Michel Forest. Il fut le fondateur d'une famille acadienne qui a de nombreux descendants vivant aujourd'hui dans le Canada et les États-Unis. D'où l'importance de cette théorie pour ses nombreux descendants. Selon cette théorie, Michel Forest fait partie de la famille de Forest huguenots qui vivaient aux Pays-Bas avant de venir en Amérique du Nord. L'histoire de cette prestigieuse famille bourgeoise est recouvert de plusieurs livres (E. De Forest 1914, JW De Forest, 1900). La généalogie des de Forest remonte à Gaspard de Forest qui en 1450 vivait à Avesnes, en Flandre française. Les de Forest, parce qu'ils étaient des protestants de la Flandre française, cherchèrent refuge contre la persécution religieuse dans les Pays-Bas. Plusieurs d'entre eux s'impliquèrent dans nouveaux efforts de colonisation du nouveau monde, y compris la Nouvelle-Hollande (New York) et en Guyane française.
Malheureusement, comme cet article le montre, la preuve liant Michel Forest à la famille de Forest est faible et douteuse. Cette théorie générale affirmant que Michel Forest fait partie de cette famille de Forest se présente en deux formats spécifiques. L'une de ces théories a déjà été abandonné par ses auteurs, et la prochaine théorie, repose sur un document unique qui ne peut pas être trouvé. Au fil du temps les gens en viennent à accepter, comme vérité même de vagues théories généalogiques simplement parce qu'ils ont été publiés. Les novices en particulier ignorent les contradictions et le manque de preuves, et continue à transmettre des informations douteuses à leurs amis et leurs familles. Lorsque cela se produit, nous nous privons de la possibilité d'enquêter plus loin sur une théorie et arriver avec des preuves solides préférable de le prouver ou de passer à un autre la théorie et la recherche de preuves pour le tester. Je crois que la large acceptation de la théorie générale de Forest a nui à la recherche des origines de Michel Forest.. Ce document est une critique des théories d'origine wallonnes de Michel Forest.
Je me sens également obligé d'écrire ce rapport parce que, dans le passé, j'ai essayé de clarifier les théories portant sur les origines de Michel Forest en lettres qui ont été publiés (DuLong 1981 [repris dans Jehan {1972 -, 5: ii-iii, 1988, 7 - 8}, et mentionné dans Oubre {1986, 746}]; DuLong 1987). Je regrette maintenant ce que j'ai écrit ces lettres précipitamment. Ils ont été écrits avant que j'eusse achevé la majeure partie de la recherche et de l'analyse que l'on retrouvera dans le présent rapport. Par conséquent, moi aussi j'ai été plus partie du problème que de la solution. J'espère pouvoir rectifier la situation ici.
Que savons-nous de Michel Forest?
Nous savons très peu de choses sur Michel Forest. Il apparaît sur plusieurs dossiers du recensement. Cependant, à ma connaissance, il n'existe pas de registres paroissiaux registre (De Ville, Rieder, et Rieder 1975-1983) ou les actes notariés pour lui. Selon les recensements disponibles, nous savons ce qui suit à son sujet:
1671, Recensement de Port-Royal,
Michel de Forest, laboureur, âgé de 33 ans. Son épouse Marie Hébert, 20 ans. Leurs trois enfants: Michel de 4 ans, l'âge Pierre 2 ans et demi, et l'âge René 1. Son travail est sous terre deux arpents, et il dispose de 12 bêtes à cornes (bovins) et 2 moutons (L. Forêt 1977, 38; P. Gaudet 1905, 58; Hebert 1980, 461).
Sa première femme, Marie Hébert, était la fille de longue date acadienne Hébert colons Etienne et Marie Gaudet. Elle est née vers 1650 et épousa Michel autour de 1666 (L. Forest 1977, 38).
1678, Recensement de Port-Royal,
Michel Forest, un veuf, pas d'âge donnée, est enregistré comme propriétaire de quatre hectares, trois vaches, deux veaux, et d'un canon (Entremont 1971, 230; 1979, 56). Il a six enfants: Michel 12 ans, Pierre 10 ans, René âge de 8 ans, un homme non identifié (probablement Jean-Baptiste) de 3 ans, l'âge Gabrielle 6, et à l'âge Marie 4. De ce rapport nous apprenons que sa première femme était morte quelque part entre 1675 et 1678.
1686, Recensement de l'Acadie,
Michel DeForest âge de 47 ans. Son épouse Jacqueline Benoist (ou Benoît), 13 ans. Ses six enfants d'âge: Michel 19, Pierre 18 ans, René âge de 16 ans, Gabriel 13 ans, Marie 11 ans, et Jean-Baptiste âge de 9 ans (Hébert 1980, 503). Il est rapporté que la possession d'une arme à feu, 8 vaches, 4 cochons et 5 arpents.
Sa seconde épouse, Jacqueline Benoist, était la fille de Martin et de Marie Benoist Chaussegros. Elle était née vers 1671/1672 selon le recensement de 1678 (Entremont 1979, 56, n. 29) et est décédé à l'âge de 82 ans ont déclaré en Octobre 1755 lors de son exil en Virginie (L. Forêt 1977, 38). Compte tenu de son âge indiqué sur le recensement de 1678, devraient serait d'environ 14 ou 15 en 1686, par conséquent, elle a probablement épousé Michel vers 1686.
En 1693,
Michel n'apparaît pas sur le recensement. Ses trois fils aînés, Michel, Pierre et René, sont sur le recensement (Entremont 1979, 56, n. 29). Sa seconde épouse apparaît comme l'épouse de Guillaume Trahan à ce recensement.
Les recensements ne précisent pas quoi que ce soit sur les origines de Michel. Ils ne nous donnent une estimation approximative de son âge. Nous pouvons deviner qu'il est probablement né entre 1638 et 1639. On peut également en déduire qu'il doit être arrivé dans la colonie en 1665, depuis son premier enfant est né en 1666 ou 1667. Nous savons qu'il est mort entre 1687, la naissance de sa fille, Marguerite et 1691, le remariage de sa seconde épouse, Jacqueline Benoist (Entremont 1979, 56, n. 29).
L'abbé Forest (Forest L. 1977, 29) indique que Michel a reçu des terres à l'est de Port-Royal sur la rivière Dauphine (aujourd'hui la rivière Annapolis). Cependant, à ma connaissance, il n'existe aucun document établissant clairement la propriété de Michel de toute la terre. Ce manque de documentation n'est pas rare pour de nombreuses parcelles de terres acadiennes.
Enfin, au sujet de ses origines, il ya une tradition familiale chez les descendants de Forest qui vivent sur la péninsule de Gaspé au Québec que leur ancêtre immigrant était de la Flandre française et qu'il s'était converti au catholicisme (L. Forest, 1977, 6, 49-52) . Cependant, aucun document trouvé en Acadie contemporaine de Michel soutient cette tradition. Il est difficile de savoir quand cette tradition a commencé, mais il va au moins aussi loin que Charles Forest, qui était marié à Marie-Anne Poirier à Bonaventure, le 3 Novembre 1820. Apparemment, cette tradition orale était en cours dans le milieu des années 1830, lorsque Charles l'a dit à ses fils. Les traditions orales peuvent être notoirement erronée (par exemple, voir l'analyse de l'utilisation d'Alex Haley de la tradition orale dans l'affaire Mills and Mills 1981). Ils peuvent contenir une part de vérité, mais elles doivent être vérifiées par des documents.
Il s'agit de la somme des informations que nous connaissons avec une relative confiance en ce qui concerne Michel Forest.
Quels sont les hypothèses concernant les origines de Michel Forest?
L.-U. Fontaine, chroniqueur à la Presse de Montréal rapporte que Virlet Daoust s'est adressé devant la Société de Géographie de Paris, France, le 5 février 1892(Vincent-de-Lérins, 1955,17). Dans son rapport, Daoust mentionne que Jessé de Forest et ses fils fondèrent New York. Fontaine mentionne qu'il y a aussi des Forest qui vivent dans le Comté de l'Assomption, Québec. Peu de temps après ce rapport, l'éminent généalogiste et archiviste Placide Gaudet répondait à maître Fontaine dans l'Évangeline le 5 février 1892 : "ce n'est pas le cas" . Il craignait que les gens sautent à la conclusion que les Forest du Québec et d'Acadie soient reliés aux Forest de New York. Placide Gaudet déclara que : "les Forest du Canada ne descendent pas de Jessé de Forest, fondateur de New York. Le fondateur de la famille Forest en Acadie fut Michel Forest, né en France vers 1638. Il vint au pays probablement avec d'Aulnay, en 1650, étant alors âgé de 12 ans". Vincent-de-Lérins s'est objecté à l'approche hypothétique de Gaudet sur les origines de Michel Forest. Ainsi débute la controverse sur l'hypothèse que la famille Forest d'Acadie pourrait être reliée à la famille Forest de New York. (Je veux remercier Caroline-lsabelle Caron pour avoir éclairci cette controverse, Caron, 1997).
Il y a actuellement deux théories spécifiques qui se regroupent sous I' hypothèse générale prétendant que Michel est un membre de la famille Forest, des huguenots qui se sont installés à New York. Pour éviter toute confusion je vais identifier ces théories sous-jacentes comme la théorie de Jessé et la théorie de Gérard suite aux prétendus grands-pères de Michel.
La théorie de Jessé
La théorie de Jessé prétend que Michel est le fils d'Henri de Forest et le petit-fils de Jessé de Forest. Cette théorie a été complètement exposée dans la première édition de I' Histoire de la famille Forest par le Père Vincent-de-Lérins publié en 1955 (Vincent-de-Lérins, 1955). Le Père Vincent de-Lérins, S.O., Cist. est né Jean-Pierre Lévis Forest en 1882 et décéda en 1972 (D. Forest 1996) Avant que nous procédions avec la version du Père Vincent-de-Lérins repassons en revue ce que nous connaissons des personnages impliqués dans cette théorie. (ce résumé est basé sur E. De Forest 1914: J. W. De Forest 1900; L. Forest, 1977; Vincent-de-Lérins, 1955, 1965)
Jessé était le fils de Jean ou Jehan de Forest et de Anne Maillard ou Maillart. Jean avait marié Anne vers 1570. Ils étaient originaires d'Avesnes, dans les Flandres française, ont vécu pendant un certain temps à Sedan France et éventuellement se sont rendus au Pays-Bas pour échapper aux persécutions qui affligeaient les protestants réformés. Ils ont eu au moins quatre enfants: Melchior, Jessé, Gérard et Anne (J. W. De Forrest 1914, 1;9)
Jessé a marié Marie du Cloux, native de Sedan, vers 1601. Ils ont eu trois enfants comprenant Rachelle Henri et lsaac. Jessé a été impliqué dans une tentative infructueuse de fondation d'une colonie au Brésil. Ses enfants ne l'ont pas suivi en Guyanne Française mais se sont installés, plusieurs années plus tard, à New Amsterdam {ville de New York) à la place. Quelques-uns ont faussement attribué à Jessé la fondation de New York (à titre d'exemple, J. W de Forest 1900) mais il n'a même pas visité cette ville.
Henri de Forest (ou Hendrick de Forest en hollandais est né le 7 mars 1606 à Sedan, France et a marié Gertrude Bornstra du Friesland le le 1er juillet 1636 à Amsterdam. Il est parti pour New Amsterdam le 25 septembre 1636, laissant Gertrude en Hollande. Henri est décédé de la fièvre sur les côtes de la Virginie le 26 juillet l637. Le couple a été marié juste un peu plus d'une année mais ils ont été séparés pour la majorité de cette période. Selon la théorie de Jessé pendant une période de trois mois où ils étaient ensemble, ils ont conçu un fils nommé Michel qui éventuellement émigra et s'installa en Acadie. À ce jour, il n'y a aucun document connu qui supporte cette théorie. Gertrude est éventuellement venue à New Amsterdam avec son deuxième époux Andries Hudde en 1639. Dans la succession de la propriété d'Henri, il n y est fait aucune mention de ses enfants ce qui aurait dû être le cas en pareille circonstance (E. DE Forest, 1914,2:355-356).
Selon la version de Vincent-de-Lérins (1955, 14-16) au sujet de la théorie de Jessé, Hudde et Gertrude retournèrent aux. Pays-Bas (Riker 1904, 130). Le Père Vincent-de-Lérins fit la spéculation, Michel serait venu à New Amsterdam après la mort de sa mère. Il suggère de plus que lorsqu'il est arrivé, le docteur de la Montagne, le mari de Rachel Forest, sa tante, était en possession des biens de son père Frustré, Michel ayant atteint la majorité, décida de se mettre à la disposition de Thomas Temple pour la Nouvelle Écosse.
Le rôle de Thomas Temple dans les deux théories est important, je vais donc revoir sa carrière ici (Ryder, 1979). Le Major Robert Sedgewick, du Massachusetts, venait de prendre possession de l'Acadie pour les britanniques en 1654. Temple, un britannique, devient gouverneur en 1657 de l'Acadie que les britanniques appelèrent dès lors Nouvelle Écosse. Il est demeuré gouverneur de la Nouvelle Écosse jusque en 1670. Pendant ces années où il était gouverneur, il passa la majorité de son temps à Boston en gouverneur invisible. Cependant, il arriva bien en Nouvelle Écosse en 1657 avec un groupe de colons. Temple est un homme intéressant, un vrai survivant. Nommé gouverneur par Cromwell, il sera proclamé chevalier quand Charles II reprendra le trône. Son règne de gouverneur de la Nouvelle Écosse s'avéra être beaucoup plus un arrangement économique pour lui, une bonne affaire si vous voulez, qu'une carrière politique.
Selon les deux théories, Michel était apparemment parmi les colons qui sont arrivés en Acadie en 1657 Une fois en Nouvelle Écosse, Michel s'est installé et a marié une femme de la région et il décida de rester dans la colonie quand les français reprirent le pays aux britanniques en 1670. A ce moment, il s'était déjà assimilé à la culture acadienne et il avait une famille.
La théorie de Gérard
En 1965, avec la seconde édition de l'Histoire d’Ia famille Forest la théorie de Jessé était abandonnée. Il n’y avait aucun document primaire ou secondaire pour supporter cette théorie. Malgré le tricotage élaboré d'histoire circonstancielle, la théorie ne se tenait pas très bien En particulier, la chronologie de la conception de Michelet l'absence de la mention des enfants de Gertrude et Henri condamnait cette théorie à l'échec.
La théorie de Jessé était reprise dans I'Histoire et la généalogie des Acadiens (Arsenault, l965: 1978). Malgré l'abandon de cette théorie par ses initiateurs, elle continua de faire surface et il faudra probablement des décades avant qu'elle ne disparaisse. Je ne peux m'empêcher de me demander combien de généalogistes ont trébuché sur cette théorie, revu les mêmes documents que les autres avaient lus et sont arrivés à la même conclusion que cette théorie était fausse et alors continuèrent de rechercher la vérité. Je crains que ce soit la minorité et que plusieurs descendants des Forest ont encore la lignée de Jessé dans leur arbre généalogique.
En 1965, dans la deuxième édition de l'Histoire de la famille Forest la théorie de Gérard surgit des cendres de la théorie de Jessé (Vincent-de-Lérins, 1965, 26-30). Père Vincent-de-Lérins est toujours l'auteur de cette édition mais en collaboration avec l'abbé Lorenzo Forest P.S.S. et l'ingénieur civil Albert Forest.
Cette nouvelle théorie prétend que Michel est réellement Gereyt de Forest, le fils de Cryspin de Forest et le petit-fils de Gérard de Forest qui comme vous vous en rappelez est le frère de Jessé de Forest et le fils de Jean de Forest. Une brève revue des données généalogiques de base serait dans l'ordre des choses maintenant. Ces faits sont basés sur les documents primaires existants, comprenant le registre Wallon (Bibliothèque Wallonne de Leiden, 1518-1811, microfilm 0199828) et autres sources I(voir E. de Forest, 1914).. Pour le reste de cet article, je me baserai sur la version de 1977 que l'on retrouve dans la troisième édition de l'Histoire de ta famille Forest L'abbé Lorenzo Forest est l'auteur principal de cette troisième édition en collaboration avec le Père Vincent-de-Lérins et Albert Forest (L. Forest, 1977). Cette édition contient la même théorie de Gérard. Il y a maintenant une sixième édition de disponible que je n'ai pas vue mais je comprends qu'elle décrit la même théorie de Gérard.
Gérard maria Esther de la Grange vers 1610, probablement à Leyden aux Pays-Bas. Un de leur six enfants se nommait Crispin (L. Forest, 1977 18,21). Crispin maria Marguerite Bornstra le 1er juillet 1636 à Amsterdam aux Pays-Bas (L. Forest, 1977,22-27);E. DE Forest, 1914, 1:75). Marguerite était la sœur de Gertrude qui avait marié, Henri de Forest, le cousin de Crispin, au cours d'un mariage double. Aucun de ces faits concernant Crispin et Marguerite ne sont mis en doute. Cependant, ce sont les faits rapportés concernant un de leurs enfants, le centre 'd'intérêt de cette théorie, qui nous causent des inquiétudes.
Selon cette nouvelle théorie améliorée Michel Forest serait Gereyt de Forest, le fils de Crispin de Forest et Marguerite Bornstra. Pour que cette théorie soit plausible, nous devons accepter un certain nombre de faits. Je fais ici la liste des faits ainsi que mes observations.
Fait 1. Selon les recensements Michel serait né vers 1638 ou vers 1639. Gereyt est né le 18 juin 1637 à Leyden (L. Forest. 1977,22).
Commentaires : le fait que deux personnes aient le même patronyme et approximativement la même date de naissance ne prouve pas que ce soit la même personne.
Fait 2. Gereyt avait des cousins, les enfants et les petits-enfants de Jessé qui vivaient à New Netherlands. Aussi son grand-père Gérard avait signé un contrat le 8 août 1636 pour financer la moitié du coût d'un établissement à Fort Orange {Albany, New York). Cette initiative coloniale était sous la direction de Kiliaen van Rensselaer (L. Forest, 1977,27-281).
Commentaires : il n'y a pas de problème avec cette information bien documentée. Cependant, la présence de parents à New Netherlands rend l'hypothèse de sa relocalisation en Acadie moins plausible parce qu'il n'y avait personne de sa famille à cet endroit.
Fait 3. Gereyt avait de bonnes raisons de quitter les Pays-Bas et de se rendre à New Netherlands. ll était le seul fils héritier de Crispin et des parts de son grand-père à Fort Orange. L'abbé Forest et ses collègues (L. Forest, 1977, 28) déclarent que Gereyt est venu à New Netherlands à cause de son héritage.
Commentaires : toute cette histoire d'héritage à Fort Orange est problématique. Gérard est décédé en août1654 au Pays-Bas. SElon J. W. De Forest (1900, 55, 186) les dossiers de La Haye indiquent que les biens de Gérard de Forest, veuf d'Hester de la Grange, ont été divisé le 7 juin 1656. La liste de ses héritiers est Chryspin des Forest, Sara des Forest veuve de Barent von de Kaskelen et David de Toit époux d'Hester des Forest. Ils se divisent un héritage évalué à 15, 325 florins. J. W. De Forest ne mentionne pas le nom de Gereyt comme un des héritiers, ni ne discute de redevances que Van Rensselaer aurait dû à Gérard, ni d propriétés à Fort Orange au moment de son décès. Il est peu vraisemblable que Gérard avait des intérêts à Fort Orange au moment de son décès. De fait, il est possible que Gérard devait encore de l'argent à Van Rensselaer puisque E. de Forest (1914, I, 78) déclare que Gérard avait des problèmes à payer sa part. L'abbé Forest (1977, 30) mentionne que les documents de Fort Orange (Albany, NY) avaient été détruits dans l'incendie de 1911. Ainsi, il nous est impossible de vérifier dans les documents originaux si Gérard avait encore des parts dans l'établissement de FortOrange vers 1657. De plus nous ne savons pas si Crispin était décédé en 1657 quand Gereyt s'est rendu à New Netherlands pour réclamer l'héritage qu'il aurait reçu suite au décès de son père.
Fait 4. Gereyt arriva à New Netherlands vers 1657 à l'âge de 20 ans (L. Forest 1977, 28). Alors qu'il était dans la colonie hollandaise, il se rend compte qu'il n'y a rien à espérer de son héritage. Outré, selon cette théorie, Gereyt décida de joindre L'expédition de Temple en Nouvelle Écosse.
Commentaires : Il n y a pas de preuve que Gereyt se soit rendu à New Netherlands. Ceci est une pure conjecture. Étant donné que l'expédition de Temple a quitté l'Angleterre, il aurait été tout à fait aussi facile de dire que Gereyt soit parti de là-bas pour la Nouvelle Écosse au lieu de le rencontrer à Boston au Massachusetts. Je trouve quand même étonnant qu'une personne qui est l'héritière de son père et de son grand-père, un homme de fortune modeste, soit obligée de quitter les Pays-Bas pour se refaire une vie sachant qu'il n'y a aucun bien dans le Nouveau Monde qui puisse lui assurer une vie confortable. Aussi, je trouve difficile de croire qu'il n'ait pas vérifié la nature de son héritage au Nouveau Monde avant de quitter son vieux pays. Finalement, s'il désirait s'installer dans le Nouveau Monde alors pourquoi n'est-il pas demeuré à New Netherlands là où ses cousins vivaient dans une ville qui demeurera hollandaise jusqu'en 1664 (Morris and Morris, 1976,53). Je ne comprends tout simplement pas la motivation de Gereyt dans ce scénario.
Fait 5. On retrouve le nom de Gereyt sur une liste de colons amenés en Nouvelle Écosse par Sir Thomas Temple. Ce document le nomme clairement ainsi que ses parents et le lieu de sa naissance. Selon l'abbé Forest (1977, 29) un ami d'Angleterre aurait soumis l'information suivante: « Nous avons trouvé dans les archives du Ministère des Colonies à Londres, dans les papiers de Thomas Temple, une liste non datée, mais vraisemblablement de 1658-, donnant les noms d'un certain nombre de recrues pour l'Acadie, alors aux mains des Anglais depuis 1764. En tête de liste, on lit le nom de Gereyt de Foreest, son of Chrispyn de Foreest and Margrita Bornstra from Leiden » .
Commentaires : ceci est la pièce maîtresse sur laquelle toute cette théorie repose. Je vais la commenter plus loin.
Fait 6. Alors que l'Acadie où la Nouvelle Écosse est sous le contrôle de Temple, la seule façon de s'installer dans la colonie était sous les hospices britanniques.
Commentaires : Le contrôle de Temple sur la colonie ne s'étendait probablement guère plus loin qu'au voisinage immédiat de Port-Royal et quelques autres sites. Les Acadiens étaient reconnus comme des gens relativement indépendant (Griffiths, 1992). Leur indifférence envers les autorités, française ou anglaise, a souvent frustré les autorités. ll n'y a pas de raison pour qu'un pêcheur ou un laboureur français n'ait pu s'installer sur une terre le long de la rivière Royale avec les Acadiens même si Temple était en fonction. Nous devons nous rappeler que l'Acadie était un territoire encore ouvert malgré le contrôle limité des britanniques sur la Nouvelle Écosse. De plus, il est possible qu'il soit arrivé en Acadie avant même que les britanniques soient présents.
Fait 7. Par déduction chronologique à partir des recensements de l'Acadie, tout semble indiquer que Michel est arrivé en Acadie sous le règne de Temple alors gouverneur de la Nouvelle Écosse. Autrement il serait arrivé en Acadie en très bas âge, disons 11 ans, et serait demeuré célibataire pendant environ 16 ans (Vincent-de-Lérins, 1955, 17).
Commentaires : le mariage de Michel vers 1766 nous porte à croire qu'il serait bien arrivé durant la période du régime britannique soit entre 1654 et 1670. Cependant, Placide Gaudet a été le premier à suggérer que Michel Forest est arrivé en Acadie en bas âge avec le gouverneur d'Aulnay vers 1650 avant la prise du territoire par les anglais (G. Forest, n. d., no. 80-032). Il n'était pas rare, au cours du l7e siècle, que de jeunes enfants soient placés comme apprentis ou en service. Selon Bujold et Caillebeau (1979, 38) le Gouverneur d'Aulnay recrutait des jeunes gens pour se rendre en Acadie entre 1645 et 1650. De plus une attente de seize ans se comprend. Il devait attendre la maturité, peut-être passer du temps à s'installer sur sa terre pour devenir indépendant, et alors attendre de trouver une fille mature à marier étant donné le peu de femmes en âge de se marier dans la colonie. Ceci a pu prendre seize années. Certainement que le fait de marier une fille de 14 ou 15 ans lors de son deuxième mariage, démontre qu'il y avait bien une pénurie de femmes à marier dans la colonie même en 1686. (Lors de son premier mariage Marie a 15 ans. DF)
Fait 8. Les archives de Leyden et d'Amsterdam ne mentionnent rien d'autre au sujet de Gereyt après sa naissance. Il n'y a pas de trace de son mariage ni de son décès dans les Pays-Bas (L. Forest, 1977,29)
Commentaires : le fait que les dossiers disponibles, consultés à ce jour, ne mentionnent pas Gereyt après sa naissance n'est pas une preuve qu'il ait émigré en Nouvelle Écosse. L'authenticité ou l'origine des documents consultés par L. Forest et ses collaborateurs demeure nébuleuse. En fait nous ne savons même pas si Gereyt s'est rendu à l'âge adulte. Comparativement aux actes de naissance et de mariage, les décès étaient les moins susceptibles d'être enregistrés à cette époque. Par exemple, nous ne connaissons pas la date de décès de Crispin et Gérard. Les dates de décès des autres Forest de la lignée de Gereyt sont dérivés de façon approximative de d'autres dossiers (L. Forest, 1977, 18). Gereyt aurait pu venir en Nouvelle Écosse avec Temple en 1657. Cependant, il est peut-être décédé en bas âge, devenu un soldat et mort aux champs de bataille, mort en mer, a peut-être émigré en Angleterre, en lrlande, en Allemagne ou en Afrique du Sud, etc. Nous ne connaissons tout simplement pas ce qui est arrivé à Gereyt jusqu'à ce qu'une recherche exhaustive de nouveaux documents le concernant soit réalisée. Et, il est toujours possible qu'il soit passé dans l'oubli, sa date de décès n'ayant jamais été enregistrée.
Fait 9. Gereyt s'est installé sur une terre près de Port-Royal et a marié une Acadienne, Marie Hébert. Vous vous rappelez gue sa famille était huguenote, il s'est donc converti au catholicisme au moment de son mariage. Au même moment, il changea son nom de Gereyt à Michel. Gereyt n'est pas un nom de saint, de tel sorte que, selon la tradition catholique, il prit le nom de St-Michel. Ce nom aurait été choisi intentionnellement à cause de son arrière grand-père qui était le dernier ancêtre catholique dans sa lignée (L. Forest. 1977, 29). Michel Maillard était le père d'Anne Maillard l'épouse de Jean de Forest eux-mêmes parents de Gérard.
Commentaires : ceci est un point intéressant qui continue de me mystifier. Bien que les acadiens étaient principalement catholiques, ils n'étaient pas des gens dépendants des prêtres. Les membres du clergé pour répondre à leur besoin religieux étaient peu nombreux en Nouvelle Écosse. Ainsi ce peuple indépendant n'aurait pas mis beaucoup de pression sur Gereyt pour qu'il se convertisse. Il n'y a aucun document de son abjuration. De plus, il n’y avait aucune raison pour qu'il change son nom à Michel. Les catholiques sont encouragés à utiliser des noms chrétiens, c'est à dire, un nom de saint pour leurs enfants. Cependant Gereyt n'est pas un nom païen. C'est hollandais pour Gérard, un nom parfaitement acceptable. Je sais que c'est un nom hollandais parce que son grand-père s'appelle Gérard tel qu'en fait foi les registres wallons (Bibliothèque wallonne de Leyden, 1518-1811, microfilm 0199828). De plus plusieurs généalogistes hollandais ont répondu à une annonce placée sur soc. genealogy.benelux concernant le nom de Gereyt. Ils indiquèrent que le nom de Gereyt était un vieille appellation du nord des Pays-Bas {Frise} pour le nom hollandais plus moderne de Gerrit ou Geryt et que c'était la même chose que Gerhardt en allemand, et gue Gérard en français (Bouma, 1996; Griët, 1996;. Hamrick, 1996; Hassebroek 1996;.Louw 1996; Mazee, 1996). Finalement, j'ai vérifié et trouvé que plusieurs saints du moyen âge portait le nom de Gérard (Delaney and Tobin 1961). Gereyt aurait pu s'appeler tout simplement Gérard. Finalement, Crispin comme tous ceux qui ont lu Shakespeare, Henry V pourront vous le dire, c'est aussi un nom de saint. Ainsi, Michel aurait pu appeler un de ses enfants, Gérard ou Crispin sans crainte mais au contraire, ils portent tous des noms bien français. L'histoire du changement de nom de Gereyt en Michel est tiré par les cheveux et difficile à croire.
Fait 10. La théorie de Gérard concernant un ancêtre protestant originaire des Flandres française, est soutenu par les traditions dans la famille Forest qui prend naissance vers 1830 (L. Forest, 1977, 6, 49-52).
Commentaires : les traditions familiales ne sont pas une source fiable d'information spécialement après trois générations et plus. Elles peuvent et doivent seulement être utilisées comme des indices.
Fait 11. Finalement, l'abbé Forest (1977,5-7) met en évidence le fait que Michel portait le nom de Michel de Forest et que le patronyme de Forest, comparativement à Forest, est très répandu principalement dans le Nord de la France.
Commentaires : les patronymes au dix-septième siècle étaient une invention relativement récente dans la plupart des régions en Europe de même que l'idée de l'appellation exacte. Nous ne devons pas nous surprendre de voir apparaître le patronyme de façon différente. C'est en effet le cas chez les enfants et les petits enfants de Michel où le patronyme est de Forest, Forest, ou Forêt. Éventuellement, il semble que la particule «de » ait été abandonnée par la plupart de ses descendants. Ainsi, l'utilisation de la particule « de » est problématique. Plusieurs personnes l'ajoutaient à leur nom pour augmenter leur prestige croyant à tort qu'elle signifiait la noblesse (Trudel, 1994) alors que le « de » signifiait simplement originaire de Forest. Il est tout à fait possible que le nom de Forest soit utilisé dans différentes parties de France. Par exemple, Gérard Forest (n. d.) et Maurice Caiilebeau (1980) ont trouvé des familles de Forest vivant au Poitou pendant le dix-septième siècle.
En plus de tous ces faits et commentaires, je me demande pourquoi une personne avec le statut, les antécédents et vraisemblablement l'éducation de Gereyt de Forest n'ait pas joué un rôle plus important dans les affaires coloniales. Il aurait été un homme de lettre et de ce fait, il aurait dû être un membre important de la communauté et son nom aurait dû apparaître dans les documents administratifs. Cependant, ce n'est pas le cas. Comme le dit Maurice Caillebeau : «Je trouvais un peu étrange que le fils d'une notable famille protestante de Flandre devienne un modeste laboureur catholique des premiers temps de l'Acadie ». (Caillebeau, 1980).
La théorie de Gérard est certainement plus structurée que la théorie de Jessé. Elle s'harmonise relativement bien avec les événements historiques et ne présente pas d'anachronisme. Elle se base sur des faits bien documentés. Par exemple, il est évident d'après les documents wallons et les sources secondaires qu'il y ait eu un Gereyt de Forest. Cependant, cette théorie amène des spéculations qui exigent beaucoup d'imagination de la part de ses partisans. La clef de cette théorie est la mystérieuse liste des colons de 1658.
Quelles recherches ont été faites sur la liste des colons de Temple?
Ultimement, la théorie entière de Gérard repose sur un seul document, la liste des colons de 1658. C’est cette liste qui rend toute cette histoire crédible. Afin the comprendre le statut fondé sur des preuves de cette liste, nous devons poser quelques questions. Est-ce qu’elle qualifie comme document primaire? Quelle est la signifiance de cette liste pour la généalogie Acadienne en général? D’où provident cette liste? Comment savons-nous qu’elle est véridique? Est-elle un document perdu? Sans cette liste, il n’y a aucun document original qui supporte cette théorie. Il n’y a que de vagues traditions familiales, des faits circonstanciels qui ne contredisent pas des évènements possibles mais peu probables, et des types de nomination qui ne seraient pas fiables. Toutes ces formes alternatives de preuve sont de faibles substituts pour la liste de 1658.
En tant que tel, la liste des colons de 1658 ne qualifie pas de document primaire. Un document primaire est une pièce à conviction qui fut collectée à ou près du temps de l’évènement par quelqu’un qui avait une connaissance de l’événement et a un intérêt à l’enregistrer proprement (Greenwood 1990, 62-64). Par contraste, un document secondaire est une entrée qui tire son origine longtemps après l’événement et inclus des comptes publiés tells que les historiques de famille. Les généalogistes préfèrent se servir de documents primaires comme preuve parce qu’ils ont plus tendance à être précis que les documents secondaires.
Nous n’avons vraiment pas la liste de 1658. Ce que nous avons est un document secondaire, l’histoire de la famille Forest, faisant référence à une lettre, un autre document secondaire, qui fait référence à la liste, un document primaire possible. Autre que l’ami Anglais qui a vu la liste et la rapporta aux auteurs de l’histoire de la famille Forest, aucune autre personne a constatée avoir vu la liste. À moins que la liste ne soit trouvée, proprement cite et analysée, elle doit être considérée comme un document secondaire et donc être susceptible aux limitations des documents secondaires.
Trouver la liste de colons de 1658, et la transcrire complètement, serait une contribution importante pour l’origine de plusieurs famille Acadiennes de la fin des années 1650. En particulier, la famille à moitié anglaise Melansons, Jean Pitre dit Bénèaque de Flanders, Lawrence Granger de l’Angleterre, et Roger Casey de l’Irlande pourraient se retrouver sur une telle liste (Arsenault 1978, 2: 481, 583, 686-687, 726). Tous ces homes sont apparus en Acadie autour de cette période. Sont-ils tous mentionnés sur la liste? Nous ne le savons simplement pas. Des listes de colons ou passagers font parfois surface au 17ième siècle, mais elles sont rares. C’est une perte tragique pour la généalogie Acadienne si cette liste rare a existé, mais ne fut pas citée adéquatement, transcrite et analysée, pour disparaître par la suite.
Réalisant la valeur de la liste de 1658 pour la généalogie Acadienne, j’ai écrit à l’Abbé Lorenzo Forest, l’auteur de la troisième édition de l’histoire et généalogie de la famille Forest. L’Abbé Forest bien aimable de répondre à la question que je lui ai demandée (L. Forest 1982, 1983). J’ai appris de lui que l’ami anglais avait envoyé l’information au Père Vincent-de-Lérins en 1950. L’Abbé Forest n’a jamais vu cette lettre, ne sait pas le nom de l’ami anglais, et ne fut jamais capable de trouver la lettre parmi les papiers de feu Père Vincent-de-Lérins. Récemment, Denis Forest, le secrétaire de l’Association des Forest, Foret, et de Forest d'Amérique, a rencontré l’Abbé Forest et discuté de la liste et revérifié les papiers que le Père Vincent-de-Lérins a laissé (D. Forest 1996a, 1996b). Encore une fois, ni la liste ou la lettre de l’ami anglais ont été trouvées. En fait, l’abbé Forest ne pouvait pas se rappeler si le Père Vincent-de-Lérins a reçu l’information sur la liste par courrier, une copie, un téléphone, ou quel qu’autres formes de communication. Denis Forest (1996a) rapporte que ni l’abbé Forest ou Père Vincent-de-Lérins avaient en leur possession une copie de cette liste. Selon lui, “Ils ont été avertis et en ont pris note.” L’abbé Forest a aussi mentionné qu’il avait traqué cette liste et a demandé à d’autres de la chercher, mais sans succès. Enfin, Denis Forest a également rapporté que des membres de son association avaient aussi essayés de localiser la liste, sans succès encore une fois.
À l’heure actuelle, nous ne manquons pas seulement le document primaire, mais aussi le document secondaire, la lettre ou autre communication mystérieuse rapportant sur la liste de 1658.
Un important principe de la recherché généalogique est que tous les faits soient bien documentés (Lackey 1980). Il est préférable que les preuves soient des documents primaires ou des documents secondaires respectés citant les documents originaux. La documentation doit être citée proprement afin que d’autres généalogistes puissent trouver et réviser les documents pour en faire une analyse plus poussée. Ceci permet la réplication du travail et la réévaluation du travail d’un autre. Sans la citation correcte des documents, la généalogie ne serait qu’une simple opération basée sur la foi en ce que d’autres auraient à dire sur leurs ancêtres. Cependant, Presque nous avons tous rencontrés des gens qui exagéraient sur leur ascendance pour gagner du prestige. De plus, quelques personnes, se passants comme généalogistes professionnels, mentiront à leurs clients et présentent des pédigrées prestigieux. (Remington 1991).
Sans la citation correcte, nous ne savons pas l’origine de la liste de 1658. Nous ne pouvons pas juger de son authenticité non plus. Je suspecte que le Père Vincent-de-Lérins aurait pu aussi avoir des doutes sur ce document. Si ce n’est pas le cas, pourquoi alors n’a-t-il pas fait usage de cette information dans sa première édition de l’histoire de la Famille Forest en 1955? Si la lettre de son ami anglais lui fut envoyé en 1950, alors pourquoi ne pas l’avoir utilisé à se temps-là? Cependant, il semble avoir de la confusion dans la chronologie au sujet de l’arrivée de cette lettre. Dans les conversations que l’abbé Forest a eu avec Denis Forest, il a rapporté que la lettre avec l’information provenant de la liste est arrivée après la publication de la première édition de l’histoire de la Famille Forest (D. Forest 1996a).
Après avoir écrit à l’abbé Forest, j’ai décidé d’essayer de retracer la liste de 1658. Par conséquent, j’ai commencé par consulter des guides imprimés sur les documents britanniques. J’ai cherché la publication du calendrier britannique des documents de l’état (Green [1884] 1965; Sainsbury 1860) en essayant en vain de trouver cette liste. En passant, il n’y a pas de ministère des colons, seulement le Bureau Colonial. J’ai assumé que c’est ce que l’ami anglais voulait dire. J’ai trouvé de l’information sur l’expédition de Temple incluant l’ordre suivant:
1657. Avril 14.
Ordre du Conseil de l’État. Un convoie doit être fourni pour plusieurs bateaux en direction Terre-Neuve, et des instructions données au commandant d’en avoir un prêt à toute vitesse pour transporter le Col. Thomas Temple et sa compagnie à sa plantation en Nouvelle-Écosse ou en Acadie, afin de son établissement dans les forts et le gouvernement à cet endroit, selon son brevet et sa commission reçu de Sa Majesté. [Interregnum, Entry Bk., Vol. CV., p. 790] (Sainsbury 1860, 456)
J’ai aussi trouvé mention du bateau et de son capitaine dans la source suivante:
1657. Nov. 12.
De: Capt. Peter Butler, Satisfaction, Down
À: Commandants de la Marine
Après avoir reçu le Col. [Thos.] Temple et sa compagnie à bord, fait voile pour Boston, Nouvelle Angleterre, et puis me suis rendu au Fort de St. John's à Port Royal, avec l’intention d’aller à Terre-Neuve; mais j’ai fait face à des tempêtes violentes, et j’étais à court de provisions, retourné pour l’Angleterre; ni lui ou sa compagnie n’ont honte de parler de la bonté du Seigneur en les préservant de tels grands dangers. [Références. Vo. 174. 69] (Green [1884] 1965, 460)
Nous savons, d’après des événements subséquents, que Temple et sa compagnie se sont éventuellement rendus en Nouvelle-Écosse. Cependant, c ‘est la seule information que j’ai pu trouvée sur son expédition dans le calendrier publié des papiers du bureau colonial. Il n’y a aucune mention de la liste énumérant les membres de sa compagnie.
Au cours de plusieurs années, 1982-1987, j’ai systématiquement fait contact avec toutes archives, bibliothèque ou société qui avaient des papiers sur Temple et qui pourraient avoir cette liste. J’ai écris au bureau des records publics en Angleterre (Chalmers 1983), la bibliothèque du département des manuscrits britanniques (Higgins 1982), la commission royale sur les manuscrits historiques (Roberts 1982), les archives nationales de la division des manuscrits du Canada (Walden 1982), la société colonial du Massachusetts (1987?), la bibliothèque Houghton de l’université de Harvard (Rathbun 1987), la bibliothèque de la communauté d’était de Massachusetts (Howitson 1983), et la société historique du Massachusetts (Gutheim 1983). D’après les fonctionnaires qui ont répondus, aucune de ces institutions ont en leur possession la liste manquante ou connaissent son emplacement.
Il y a plusieurs années passées, j’ai partagé mes inquiétudes grandissantes sur l’existence de la liste de 1658 avec deux généalogistes Acadiens, soient Steve White et feu Rev. Clarence J. d'Entremont.
Le 18 Juin 1984, j’ai discuté le cas avec White au téléphone. Il m ‘a dit qu’il avait lui aussi cherché la liste sans succès. Néanmoins, il était incliné à croire à l’histoire parce que les mots de la citation de l’ami anglais apparaissaient comme était du dix-septième siècle. Le 17 Août 1992, j’ai visité le Centre d'études acadiennes dans l’espoir d’y trouver la liste. J’ai été déçu encore une fois. Pendant que j’étais au Centre d'études acadiennes, j’ai pris l’opportunité d’inspecter le brouillon du Dictionnaire généalogique des familles acadiennes de Steve White (à venir). Dans le brouillon de White sur la famille Forest (Cartable no. 9, pp. 13-15) j’ai trouvé qu’il discute en profondeur les faits connus des théories sur Jessé et Gérard. White mentionne que son collègue, Paul Delaney de London, avait cherché la liste et ne l’avait pas trouvé. Il a aussi déclaré qu’il a cherché les archives dans les Pays-Bas et n’y trouva aucune autre mention de Gereyt de Forest. Il conclu que les origines de Michel demeurent douteuses dû au manque de références pour la liste de 1658.
La position du Rev. d'Entremont sur le problème des origine de Michel est bien plus certain (Entremont 1989). De dire qu’il est sceptique sur les théories de Jessé et Gérard serait un euphémisme. Il les trouve ‘imaginatives’, non fondées sur des faits ou des documents solides. Il a lui aussi cherché pour la liste de 1658 et fut incapable de la trouver. Sa lettre était concentrée sur la tradition Gaspésienne. Il argumente que la tradition d’une origine d’un flandre français ou d’un néerlandais et d’un milieu protestant ne revient qu’au dix-neuvième siècle. Cependant, le témoignage de réfugiés Acadiens à Belle-Isle-en-Mer, dans les journaux de La Rochette, ne font aucune mention de quelque origine pour Michel (voir Rieder et Rieder 1967-1973, 2:59). De plus, il fait remarquer que les origines étrangères d’autres familles fondatrices, tels que les frères Melanson d’Angleterre, sont motionnées. Ces mêmes familles qui sont retracées à un ancêtre français sont silencieuses sur l’origine de leur ancêtre, comme c’est le cas avec Michel.
Récemment, j’ai appris que Denis Beauregard, qui dirige l’impressionnant site web francogène (http://www.francogene.com/denis.beauregard/) et produit la généalogie électronique de l'ancienne Acadie, partage mon scepticisme sur la théorie de l’origine wallonne des Forest en se qui concerne Michel (Beauregard 1996). Il mentionne qu’il n’a jamais trouvé aucune mention de Gereyt de Forest dans aucun livre à propos de Albany, New York, et qu’il a entièrement cherché la bibliothèque de l’histoire familiale de Salt Lake City Utah. De même, je n’ai trouvé aucune mention de lui dans tous les livres sur les colonies de New York à la collection historique Burton à Detroit, Michigan. Sur sa page web généalogie de l'ancienne Acadie, Beauregard (1997a, 1997b) déclare qu’il est probable que Michel est venu de Poitou, le domicile de plusieurs colons Acadiens, mais mentionne également l’approche Gereyt de Forest comme hypothèse ou spéculation seulement.
Il est clair que les généalogistes acadiens principaux avaient réalisés l’importance de la lettre manquante de 1658 et étaient sceptiques au sujet de la théorie de Gérard en l’absence de cette liste
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Quel est le statut de la liste des colons de Temple?
En conséquence de ma recherche pour la liste des colons de Temple de 1658, et des efforts d’autres, je crois que je dois être d’accord que l’état de ce document ne peut être soit qu’il a déjà existé mais qu’il na pas été catalogué proprement et perdu par la suite, ou qu’il n’a jamais existé.
J’ai contemplé s’il était possible que la liste eût pu avoir existé à un certain temps, mais qu’elle fut perdue. J’ai rejeté cela comme peu probable. La liste fut trouvée dans les années 1950 et 60. Cela était après la deuxième guerre mondiale. Bien que plusieurs documents fussent perdus durant la guerre, et spécialement durant le Blitz, ce document fut apparemment utilisé après 1945. La chose troublante est qu’il n’y a aucune référence à ce document dans aucun des guides sur les documents britanniques publiés que j’ai consultés jusqu’à maintenant (Green [1884] 1965; Sainsbury 1860; Wilson 1992). Bien que les calendriers pour les documents archivés puissent être incomplets ou imprécis, d’habitude, même dans les cas d’un document perdu, une fois que le document est ajouté à une collection, il y a une piste documentaire.
Les guides indiquent clairement quelquefois la nature d’un document même s’il est maintenant disparu. Par exemple, le testament de l’ancêtre Anglo-Irlandais de ma femme rédigé dans les années 1850 est clairement listé comme ayant existé à un certain temps, mais le document fut détruit durant la guerre civile Irlandaise des années 1920.
Si un document n’est pas mentionné dans un index ou un calendrier publié, alors ça veut dire que l’ami Anglais du Père Vincent-de-Lérins a probablement passé plusieurs heures à chercher dans des documents non catalogués, qu’il était un chercheur de banlieue qui connaissait les secrets les mieux gardés de la collection du bureau colonial, ou qu’il était très chanceux. Trouvé un document dans une collectionnons traitée, ou un document qui n’est pas à sa place est un défi. Je trouve difficile de comprendre pourquoi, si quelqu’un a mit tant d’effort, il n’a pas fait un travail minutieux à décrire le processus, transcrire ou copier le document, et le citer correctement.
En addition, si la liste de 1658 avait existé mais avait été mal classée, alors il y aurait eu plusieurs occasions où les érudits travaillants sur Temple et sa période en Nouvelle-Écosse l’auraient trouvée. Plusieurs historiens ont utilisé les collections principales des Royaumes Unis et de l’Amérique du Nord (Howland 1932; Rawlyk 1973; Reid 1981; Ryder 1979). Cependant aucun d’eux ne mentionnent avoir vu le document. Et Howland (1932) avait fait sa recherche avant les années ‘50. Bien qu’ils fussent des historiens et pas des généalogistes, ils auraient bientôt réalisé l’importance de la liste de 1658 et l’aurait mentionné.
Si nous concédons que la liste de 1658 est maintenant perdue, nous devons alors nous demander si nous sommes toujours confortables d’accepter un rapport vague sur celle-ci comme évidence. Je ne suis pas opposé à utiliser des documents maintenant disparus pour prouver un cas généalogique. Je dois cependant avoir des indications que ce document à vraiment existé et qu’il était fiable. Par exemple, si le Père Archange Godbout, le généalogiste Canadien Français renommé qui a fait plusieurs voyages de recherche en France avant la deuxième guerre mondiale (Godbout [1925] 1979), rapporte le contenu d’un document qui fut détruit par la suite, alors j’aurais tendance à y croire.
Pourquoi? Pour un nombre de raisons. Père Godbout aurait donné une citation propre pour le document. J’aurais su où il aurait dû se trouver. J’aurais aussi pu comparer d’autres documents sur lesquels il avait rendu compte et qui avaient survécus pour voir avec quelle précision il avait relié l’information qui s’y trouvait. Finalement, je sais qui il est et je comprends ses qualifications en tant qu’un chercheur minutieux. Par contraste, la référence de la liste perdue de 1658 est trop faible pour que je l’accepte.
En l’absence d’une citation fiable et de la transcription de toute la liste, je crois que nous devons suspendre la croyance dans la théorie Gérard. Nous n’avons tout simplement aucun document primaire pour supporter aucune des versions de la théorie wallon de Forest. Nous n’avons pas de citation pour la liste cruciale de Temple de 1658 qui indique sa location exacte dans aucune des collections britanniques. Nous n’avons pas le contenu de la liste complète. Nous n’avons aucune photographie ou une description complète de la liste. Nous ne connaissons pas le nom ou les qualifications de l’ami Anglais qui a envoyé la lettre. Nous ne savons pas si l’information que l’ami Anglais est précise.
Nous n’avons aucune façon de juger l’authenticité de cette liste. Nous ne savons pas si ce document à vraiment existé. Sans cette liste, la théorie de Gérard se fond comme de la neige au soleil. Par conséquent, je crois que nous devons accepter que les origines de Michel soient inconnues en temps présent et que la liste n’a jamais existée.
Beauregard (1997b) fait mention que l’abbé Forest, au commencement de la troisième édition de l’histoire de la famille Forest, ajoute le qualificatif « peut-être » avant d’introduire les parents de Machel comme Crispin de Forest et Marguerite Bornstra. Cependant, ce n’est pas suffisant. La théorie de Gérard, dans tous ses attraits, est présenté trop vigoureusement étant donné le manque de preuve pour la supporter.
Malheureusement, le dommage est déjà fait. Les graphiques d’ascendance de plusieurs historiens de plusieurs familles Acadiennes reflètent maintenant soient les théories de Jessé ou Gérard sur les origines de Michel, parce que ces théories furent largement publiées (par exemple, Arsenault 1978, 2:544; Cyr 1981, 4-8; 1985, 107-111; Jehn 1972-, 5, ii-iii) et elles sont répétées sur plusieurs pages web, dans l’index internationale de généalogie International Genealogical Index (IGI), et dans le dossier ancestral de la famille. Je crois que le temps est venu d’enlever ces pages d’ascendance et de commencer avec une perspective fraiche sur les origines de Michel. S ‘attacher à la théorie de Gérard est d’étouffer les opportunités de trouver les origines de Michel.
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Quelles sont les autres choix pour poursuivre les recherches?
Il est temps de repartir la recherche des origines de Michel Forest. D’après mon expérience à travailler sur les projets Baillon (DuLong 1997a) et Le Neuf (DuLong 1997b), je suis bien au courant des coûts, du temps et de l’effort qu’une recherche sur les immigrants Européens du dix-septième et dix-huitième siècle peut prendre.
Dans le cas de ces projets, mes collègues et moi avaient le bénéfice d’indices substantiels au sujet de la patrie de ces ancêtres. Nous avons formé des associations de recherche qui nous a aidé à regrouper nos ressources et diviser le travail d’après l’expertise de chacun. Je recommande la même approche d’équipe pour la nouvelle recherche des origines de Michel.
Je crois en particulier que l’Association des Forest d'Amérique (AFA) pourrait jouer un rôle stratégique dans cet effort renouvelé. Pour ceux qui ne sont pas familier avec cette organisation, vous pouvez les contacter à :
Association des Forest d'Amérique
Au soin de Denis Forest
Ste-Marcelline, QC, Canada J0K 2Y0
Phone: (514) 883-3255
Fax: (514) 883-3215
E-Mail: dforest@bell.net
L’AFA pourrait: (1) organiser une équipe de recherche et la supporter; (2) financer l’effort de recherche, ce qui implique l’engagement de généalogistes professionnels pour faire la recherche en Grande-Bretagne, les Pays-Bas, France, et la bibliothèque de la Famille en Utah; (3) agir en tant que bureau central pour distribuer les informations les plus à jour sur les efforts de recherche; (4) faire requête de dons de la part de ses membres et autres pour supporter le projet, (5) publié les résultats finals du projet, et (6) faire un effort pour remplacer les information non précis qui y sont. Cette équipe de recherche pourrait être officiellement reconnu come un sous-comité de l’AFFDA.
Plusieurs options s’ouvraient à poursuivre les origines de Michel. Principalement, ces options impliquent de tester la théorie Gérard et soit la confirmer ou la rejeter avec des preuves. Cependant, je suggère également une autre possibilité que nous pourrions tester, ce que j’appelle la théorie Parthenay.
La théorie de Gérard devrait être enquêtée systématiquement pour finalement soit la prouver ou la réfuter. Cela signifie qu’une recherche minutieuse et exhaustive pour la liste de 1658 soit menée. Bien que je suspecte qu’elle n’existe pas, je crois que nous avons la responsabilité de faire tout notre possible pour la retracer. Je sais d’après la littérature scientifique de la bibliothèque que les bibliothécaires donnent au clients l’information correcte seulement 50 à 60 pourcents du temps (Bopp et Smith 1995, 21). Je n’ai pas de données similaires pour les archivistes, mais j’assume qu’un fonctionnaire répondant à une lettre n’investira pas des heures à chercher toutes les possibilités. Alors, il est possible que les bibliothécaires et les archivistes que j’ai contactés aient passé à côté du document crucial. Les collections, en particulier le bureau des archives publiques d’Angleterre, devraient être vérifiées minutieusement par un généalogiste professionnel. S’il a du succès, nous trouverons alors la liste. Si non, nous aurons au moins une liste des archives durant le procédé.
Il est aussi possible que je n’ai pas contacté les bonnes institutions. Peut-être que le document ramasse de la poussière dans une autre bibliothèque ou une autre archive britannique. Encore une fois, un généalogiste professionnel avec une connaissance sur les sources généalogiques et historiques devrait être consulté.
Une autre approche pour tester finalement la théorie Gérard est de retracer la généalogie depuis Gereyt de Forest. Nous pourrions engager un généalogiste professionnel dans les Pays-Bas et tenter de retracer le destin de Gereyt. D’un côté, si nous trouvons que Gereyt était marié et mort dans les Pays-Bas, cela réfuterait la théorie de Gérard de Forest. De l’autre côté, nous pourrions trouver que Gereyt avait donné ses droits de propriété à un proche dans les Pays-Bas avant de partir pour les Amériques. J’ai déjà vérifié l’index contre les archives de l’église Wallonne (bibliothèque wallonne de Leiden, 1518-1811, microfilm 0199828), et je n’ai pas pu trouver quoi que ce soit sur lui. Cependant, un généalogiste professionnel qui consulterait les archives religieuses, notaires et juridiques Néerlandaises pourrait être capable de trouver une référence sur Gereyt.
Bien qu’il valle la peine de s’attaquer à ces approches, elles sont toutes en gros dédiées à tester la théorie de Gérard. Il y a aussi une autre théorie, la théorie Parthenay, qui n’est pas reliée du tout à la famille Forest Wallonne. Parmi les documents de Gérald Forest, au Centre d'études acadienne (G. Forest n. d.), j’ai trouvé qu’il poursuivait la possibilité que Michel de Forest d’Acadie aurait pu être de la même famille que Pierre de Forest, de la paroisse Ste-Croix, village de Parthenay, diocèse de Potiers, à Poitou (voir G. Forest, n. d., nos. 80.019 et 80.032). Pierre est venu à Montréal à l’âge de 28 ans où il a épousé Elizabeth Langevin, fille de Louis Langevin et Jeanne Gateau de Montréal, le 10 Avril 1741 (Charbonneau et Légaré 1980-1990, 24: 261).
Gérald Forest croyait évidemment que ces de Forest de Parthenay auraient pu être de la même famille que Michel de Forest d’Acadie. Certainement, les noms de Michel et Pierre apparaissent dans chaque famille. Il y a un déluge de correspondance entre Gérard Forest et les chercheurs de France durant les années 1970 et 80. Parmi ces lettres, il y en a une de Pierre Arches de Parthenay (Arches 1977), indiquant qu’il avait trouvé le registre de mariage suivant dans les registres de la paroisse St-Laurent de Parthenay:
Le 29 avril 1637, Michel Deforest, agé de 32 ans, ci devant serviteur domestique de Mme d'Orfeuille, fils de feu Michel et de feu Nicole Patavin épousa Renée Bernardeau ... fille de feu Jean et de Françoise Chauvin.
Assistaient au mariage, du côté de l’époux, Perrine sa sœur et du côté de l'épouse, Pierre, Jean et Marie ses frères et sœur.
La chronologie de ces événements ne se place pas avec ce que nous savons sur Pierre de Forest à Québec ou l’acadien Michel de Forest. Je suspecte que l’année du mariage fut une erreur de transcription. Sur la photocopie de la lettre, il appert qu’elle fut changée de 1697, ce qui ferait plus de sens. Il serait très improbable qu’un couple marié en 1637 aurait un fils de 28 ans se mariant en 1741!
En dépit de cette différence, il y a des indices tentants qui indiqueraient peut-être que l’Acadien Michel de Forest serait un cousin lointain qui s’était établi en Nouvelle-France. Nous savons que cette relation de famille avait une influence sur les décisions faites par les gens d’immigrer en Nouvelle-France (Guillemette and Légaré 1989). Le déménagement de Michel de Forest en Acadie aurait pu inspirer Pierre de Forest à se déplacer en Nouvelle-France.
En général, lorsque j’étudie en ancêtre, je trouve qu’il est habituellement profitable de prendre une chance. Ça veut dire que j’essaie de trouver les schémas communs parmi les gens avec qui mes ancêtres avaient habité. Si la plupart d’eux arrivent à une place en particulier en même temps, alors la probabilité est forte que mes ancêtres furent arrivés en même temps, alors je devrais premièrement chercher pour des données impliquant mes ancêtres durant cette période. Si j’avais à prendre une chance avec Michel, alors je supposerais qu’il serait comme tous les autres acadiens, qu’il était catholique Français et dans une province longeant l’océan Atlantique. Les chances sont contre qu’il soit wallon et protestant. La théorie Parthenay va mieux avec cette probabilité que nous prévenons pour la plupart de colons acadiens. Ça vaut vraiment la peine de l’explorer.
Afin de tester la théorie Parthenay, une recherche devrait être faite dans les registres de la paroisse de Parthenay et des villages avoisinants. La bibliothèque de l’Histoire Familiale n’a apparemment pas aucun des registres paroissiaux de Parthenay sur microfilms. Par conséquent, un généalogiste professionnel devrait être engagé pour chercher tous ces registres en France. Les archives notariées de Parthnay et des villages avoisinants pour les années 1640 et 1650 devraient être vérifiées également. Aussi, les documents de Gérald Forest au Centre d'études acadienne doivent être révisés minutieusement pour s’assurer que nous ne couvrons pas la même recherche qu’il aurait fait.
Nous devrions remercier Gérald Forest pour refaire la mise au point sur les origines de Michel au lieu de simplement accepter la théorie Gérard, ou la théorie Jessé sans les questionner. Malheureusement, il n’est pas disponible pour être consulté sur ce projet. Je comprends qu’il est décédé soit en 1995 ou 1996.
Un fois que ces approches furent enquêtées, et si aucune solution au problème n’est trouvée, alors je suis incapable de connaître comment procéder. Nous manquant tout simplement tout autre indice à propos de l’information sur Michel. Peut-être qu’une recherche minutieuse de tous les documents administratifs acadiens disponibles au Canada, en France et les Royaume-Unis pourraient révéler quelques mentions sur celui-ci. Mais il est peu probable que ces mentions auraient des indices généalogiques substantiels sur les origines de Michel. Une attente vigilante serait notre seule alternative. Je veux dire par cela que nous devrons surveiller le succès des autres chercheurs acadiens à localiser les lieus d’origines de leurs ancêtres. Si quelqu’un fait une percée, nous devrions alors analyser la situation et voir si ça fait du sens que Michel provienne de la même région.
Puisque les théories impliquent des recherches en Europe, cela prendra de l’organisation et de l’argent afin de les tester. C’est mon espoir que l’AFFDA adoptera ce projet de recherche comme une parti de sa mission. Je ne crois pas qu’un seul généalogiste travaillant par lui ou elle-même ferait suffisamment de progrès sur ce projet s’il travaillait pendant dix ans. Cependant, une équipe de recherche composée de généalogistes talentueux pourraient compléter ce projet en quelques années.
Conclusion
Pour reprendre une phrase usée du langage politique américain, "des erreurs ont été commises" dans le cas de Michel de Forest. Le traitement de la liste de 1658, même pour les années 1950 ou 1960, était amateurisme. À l’époque, il existait certainement de nombreux modèles notables d’œuvres généalogiques bien documentées et citées. Par exemple, l'article de Père Godbout (1968) sur les passagers de St-Jehan en Acadie. Compte tenu de la faiblesse de cette preuve, les auteurs de l’histoire de la famille Forest n’auraient jamais dû énoncer leur théorie comme si elle était avérée. Ce n'est pas le cas.
L'essentiel est que nous devions sortir et recommencer à chercher, il y a encore du travail à faire. Soit nous trouvons la mystérieuse liste de 1658, soit nous passons à autre chose et essayons des scénarios alternatifs. Nous avons un long chemin à parcourir. Faisons en sorte de documenter nos progrès au fur et à mesure que nous progressons afin que d’autres ne se retrouvent pas sur le même terrain. Encore une fois, l’Association des Forest d’Amérique pourrait jouer un rôle important.
Je suppose que nous ne trouverons aucune preuve à l'appui des origines de Michel. Nous devrons peut-être nous contenter de la probabilité que Michel Forest soit venu de France en Acadie avant 1665 en tant que catholique. Je m’attends que cela ne plaira pas à certains historiens de la famille qui voudront se raccrocher à la théorie des origines wallonnes de Forest pour Michel. Ils le retiendront avec ténacité car il remonte aux origines bourgeoises et remonte à plusieurs centaines d'années. Je me demande si ce serait une théorie plus facile à abandonner si Michel ne prétendait pas remonter aux paysans wallons.
Étant donné le manque de preuves dont nous disposons à présent, je pense qu'il est prudent de traiter la théorie de Gérard comme une simple spéculation. Il doit être testé et prouvé correct ou faux avec des preuves, pas de spéculation supplémentaire. Je me rends compte que des personnes dévouées continueront d’accepter cette théorie malgré le manque de preuves. Pour l'accepter, il leur suffit de supposer que Michel s'est associé à une aventure de la Nouvelle-Angleterre sur un territoire français récemment capturé, ignorant des opportunités plus confortables aux Pays-Bas et même au nouveau Pays-Bas, qu’il a changé de prénom, a abandonné sa foi, et une fois apparu sur une liste mystérieuse de colons non français qui a depuis disparu. Sérieusement, qu'en pensez-vous? Possible, oui, probable, non.
Enfin, je voudrais souligner que moi aussi je suis un descendant de Michel Forest. Rien ne me ferait plus plaisir que de me tromper sur ses origines et de découvrir qu'il est bien Gereyt de Forest. Les Forest Wallons forment une belle famille avec une histoire intéressante. J'ai un surplus d'ancêtres paysans et je suis toujours heureux de retrouver des ancêtres bourgeois ou nobles car on peut souvent retracer leur ascendance de plusieurs générations en plus en Europe. Alors, s'il vous plaît, quelqu'un qui est un meilleur chercheur que moi, ou qui a accès aux archives en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas, me prouve le contraire. Si quelqu'un peut trouver la liste de 1658 de colons du temple portant le nom de Gereyt, alors montrez-la s'il vous plaît au monde. Ce serait une contribution importante à la généalogie acadienne.
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